Miel biologique cubain.
En février 2016 sortait un article de the Guardian révélant un sacré paradoxe ! En effet, à cause de l’embargo américain et ensuite la fin des exportations russes suite à l’effondrement du l’Union Soviétique en 1991, les cubains n’ont pas eu accès aux produits élégamment appelés « phytosanitaires »: il s’agit bien évidemment des pesticides. De fait, les cubains font du miel biologique !
Ainsi, poissons, cigares et rhums ne sont pas les seules exportations renommées de l’île. Cuba peut être fier d’ajouter le miel biologique. Ce dernier tient la place n°4 dans la liste de ses exportations agricoles, devant le sucre et le café…
Et pour cause : Cuba a produit plus de 7200 tonnes de miel bio en 2014. Si la production peut paraître anecdotique face à la Chine, la Turquie ou l’Argentine, la valeur au kilo est bien plus importante et le produit de bien meilleure qualité.
Ainsi sur le terrain, les ruches cubaines sont en pleine forme. Elles produisent en moyenne 45 kg de miel par an (le rêve !!). Cette production est exclusivement achetée par le gouvernement qui la paie au prix du marché mondial. Il prend alors la responsabilité d’en assurer l’exportation … notamment en Europe.
Le paradoxe : un mal pour un bien.
Tout le monde est d’accord pour dire que l’usage d’insecticides est néfaste pour les abeilles et que depuis la 2nd guerre mondiale, les populations d’abeilles sont en déclin. Pour autant, des multinationales continuent d’inonder le marché et les cultures. Parfois même, les agriculteurs de la planète sont forcés d’utiliser leurs cochonneries dans le plus grand mépris du vivant en général.
Force est de constater que pour des raisons miltaro-politico-économique, un endroit sur la planète a été préservé d’une certaines forme de modernisation de ses pratiques agricoles. Et comme par hasard, les abeilles s’en portent mieux ! C’est presque intolérable !
Moralité
Alors certes, le régime à Cuba est loin d’être parfait. Et de notre point de vue, un miel qui aura fait le tour de la planète n’est plus un miel biologique. L’empreinte carbone s’en trouve alors alourdie. Mais que nos politiques en France ou à Bruxelles se bougent un peu. Qu’ils interdisent définitivement et immédiatement les pesticides neonicotinoïdes, pour ne citer qu’eux. Qu’ils arrêtent de se vendre au lobbies de l’agroalimentaire.
Sinon c’est bien la profession d’apiculteur qui finira par s’étioler à l’image de son cheptel.