Le Parlement des enfants veut interdire les pesticides pour créer des « autoroutes pour abeilles »
PARIS (AFP) – 577 classes de CM2 composant le Parlement des enfants se sont prononcées pour une proposition de loi visant à interdire l’utilisation des pesticides dans les espaces verts publics afin de créer des « autoroutes pour abeilles », a annoncé lundi l’Assemblée.
Le texte de l’école élémentaire du « Petit-Tour-Georges Gruelles » à Pujols (Lot-et-Garonne), qui a recueilli le plus de suffrages parmi quatre propositions de lois en lice, suggère d’interdire « l’utilisation de pesticides et d’herbicides de synthèse dans tous les espaces verts publics » afin de favoriser « la protection et la circulation des insectes pollinisateurs ».
La moitié de ces espaces verts serait plantée de prairies fleuries, créant ainsi « des autoroutes à abeilles » signalées par un logo « Zéro pesticide ? Autoroute des Abeilles », proposent ces écoliers, qui militent également pour l’instauration d’une « journée nationale de l’abeille ».
« Dans notre département, les surfaces agricoles sont toujours intensivement sulfatées et on a constaté ces quatre dernières années un effondrement des populations d’abeilles », expliquent les auteurs de la proposition de loi.
« Les espaces urbains dans lesquels les abeilles se réfugient ne sont pas épargnés. Nous avons pu observer, chaque printemps, des épandages massifs: dans les jardins publics tuant du même coup toutes les fleurs sauvages; à l’abord des collèges entourés de vergers (des milliers d’abeilles désorientées venant mourir dans les classes) », déplorent-ils.
Cette proposition de loi pourra éventuellement être déposée par le député de la circonscription, Jean-Louis Costes (LR), sur le bureau de l’Assemblée.
Ce texte pourra en tout cas servir d’argumentaire dans les prochaines semaines lors de la nouvelle lecture de la loi biodiversité, dans laquelle les députés doivent fixer une date pour l’interdiction totale des pesticides néonicotinoïdes (tueurs d’abeilles).
Les 577 classes participantes représentaient toutes les circonscriptions et avaient préparé chacune une proposition de loi. Le thème de cette année était les enjeux du changement climatique.